L'histoire d'un baron

Bien le bonjour!
Je suis un mage aux milles mirages, aux milles mystères. J'ai vécu ici et là... Tel un ermite endurcis par des siècles de solitudes. Errant, misérablement brisé par la tragédie... Les forces de la sorcellerie coulant en moi, absorbant mes pensées.. Le temps, traître et vil ennemi... Modifiant, mélangeant, détruisant les souvenirs chers pour mieux graver les pires calamités tout au plus profond de votre âme. À jamais marqué de son sceau barbelé, ensanglantant votre cerveau... Le trafiquant à souhait, à tort et à travers, selon son bon vouloir et ses plus petits caprices. Refusant tout marché, tout compromis. Lorsque même la mort n'a plus d'emprise sur vous lorsque celui-ci vous a oubliez... Lorsque vous avez passez votre tour à mainte reprise, frôlant la mort, sentant ses griffes acérés charcuter votre peau, sentant son odeur putride, suffocante, délirante.. La goûtant presque. Vous la rejetez au début, mais lorsqu'elle devient une amie qui vous rend visite régulièrement, vous la désirez plus que tout au monde. Et comme échappant au regard du temps, vous agonissez à jamais sans trouver la rédemption.

Ce fut là le souhait d'un puissant sorcier, maître du sablier. Jouant des tours à la mort et à la vie... Un don. Sans doute plutôt une malédiction. Son dernier souffle fut pour moi, ses derniers psaumes... et le sort en était jeté. Ne faites pas celui qui sait, vous ne savez rien de moi. Vous n'apprendrez ce que mon esprit vagabondant aura bien voulu laisser transparaitre...

Les apparences sont trompeuses, elles apportent désolation, méprise, tyrannie.. Implacable fléaux, incontrôlable plaie..

Je n'étais qu'un jeune fou, à l'intérieure d'une prestigieuse et magistrale Rome... Je n'étais qu'un pion parmi tant d'autres. On aurait voulu me voir sénateur, mon intellect si brillant soit-il se refusa à siéger dans une lourde assemblée de bouffons notoires qui de par leur statut imposait le respect. Les sages ne se trouvent pas où il y a du monde... Il se trouve au calme, dans le respect du silence, de la vie et de sa nature.
J'ai connu bien malgré moi les premiers balbutiement d'une puissance nouvelle, une force qu'on craignait comme un enfant difforme. On voulait la faire terre, la repoussé aux oubliettes. Je fus, bien malgré moi, un membre de la Confrérie du Chaos, siégeant dans les bas-fonds de la célèbre cité. Attirer par ce phénomène... J'ai pu apprendre notamment un sens nouveau aux mânes.. (âmes dans l'antiquité) Des êtres au combien fragile, pouvant être relié à une personne, ou même plusieurs... Se choisissant naturellement, formant une famille. Les liens du sang sont bien loin derrière les liens de l'esprit.

J'ai appris à reconnaître cette puissance, à l'apprivoisée... Une force presque invisible, presque palpable... Une force aux milles couleurs.. rouge comme la braise ardente, noir comme le crépuscule, blanche immaculé comme la neige... Tantôt tendre, tantôt dévastatrice... À la fois chaleureuse et glaciale.. Lumineuse et ténébreuse... Une monde de possibilité, une monde de dualité... Un monde si vaste qu'elle pourrait peut-être rivalisé avec le temps finalement, un monde que vous résumez en un mot vulgarisé, totalement dénué de sens, un mot profane, un sacrilège: Magie.

À l'époque, je n'étais qu'un jeunot... J'ai porté le prénom d'Axel, de Prophetiae... Et ce ne sont là quelques identités qui ont résisté, heureusement, au temps. J'ai défendu ce que vous appelé Magie... Ce qui était devenu malgré moi ma vie. J'étais là lorsque la confrérie réalisa son dernier tour de chapeau.. J'étais là lorsque mes amis ont péris les uns après les autres. Ce en quoi je croyais a été saoulé du sang des miens et du leur. Carnage.
J'ai du continuer ma route, malgré moi, lasse de la vie, lasse de la mort... Cherchant simplement la délivrance. Puis, sans aucune raison, peu à peu, le hasard, qui n'existe pourtant pas le moins du monde, a mis sur ma route des parcelles de mon destin. Descendants, mirage étrange, spectre... Peu importe la manière exacte, il va s'en dire qu'une communauté vis le jour à nouveau... Une véritable renaissance permis à une fraternité de renaître de ses cendres.

Un jour, j’aperçus une femme à la chevelure de feu... L'espace d'un instant. Un souvenir étrange me revint en mémoire... Un pique-nique fort agréable entre une brûlante enchanteresse et un jeune mage jeune et stupide... Je choisi donc de porter le nom de cet arbre magnifique sous lequel nous nous trouvions: Olivier. Je savais que ce nom évoquerait le même souvenir à ma bien-aimée. J'ai la conviction profonde que si les membres de la confrérie ont pu se réunir de nouveau au sein de la Légion des Cendres, cette femme n'était pas un de ses sournois mirages. Quelques parts, mon enchanteresse s'est lever de ses cendres. Quelques parts, cette âme réalise le même combat que moi. Je le sais, je le sens au plus profond de mon être... Je sens son coeur battre au même rythme que le miens.

Mais bon, après tout, cela n'est que magie, n'est-ce pas?...

» Tzéro, baron micilien